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Si vous êtes francilien, il est fort probable que vous ayez déjà entendu dire que la banlieue parisienne est dangereuse. Cette affirmation, souvent relayée par les médias, alimente une image négative et stéréotypée des banlieues. Mais qu’en est-il réellement ? Est-ce que la banlieue est à éviter à tout prix ? Dans cet article, nous allons tenter de déconstruire ces idées reçues et vous donner notre avis de manière objective et nuancée.

Faut-il éviter la banlieue parisienne ?

Comme dans chaque pays, certains endroits sont plus fréquentables que d’autres. Nous pouvons prendre l’exemple du Brésil avec ses fameuses favelas déconseillées aux touristes, ou encore la Colombie avec ses “comunas”, notamment dans la ville de Medellín. En France, quand on parle des endroits à “éviter”, on évoque très souvent la banlieue. Or, plusieurs distinctions et détails sont à aborder quand on discute de ce sujet. Tout d’abord, la banlieue et l’atmosphère qui y règne ne sont pas les mêmes entre Levallois-Perret, La Courneuve, Vitry-sur-Seine et Le Raincy par exemple. Au sein d’un même département, on retrouve également différentes atmosphères d’une ville à une autre.

En Seine-Saint-Denis par exemple, l’ambiance ne sera pas identique que vous soyez à La Courneuve ou à Saint-Denis, qu’à Livry-Gargan ou Neuilly-sur-Marne. Certaines villes abritent davantage de logements dits HLM tandis que d’autres n’en comportent pas ou très peu. À la place, il s’agit de zones pavillonnaires où des familles sont majoritairement présentes.

Dans les banlieues “à éviter”, on peut retrouver différents éléments présents dans chacune d’entre elles :

  • Forte densité de logements HLM
  • Taux de chômage plus élevé que la moyenne nationale et départementale
  • Taux de délinquance et criminalité plus élevé que la moyenne nationale et départementale

Ces éléments sont généralement issus d’enquêtes annuelles réalisées par des cabinets spécialisés. Mais faut-il les prendre systématiquement au pied de la lettre ? Les années 2000 ont été marquées par de nombreuses révoltes populaires après le meurtre de Bouna et Zyed. À ce moment-là, certaines banlieues se sont embrasées en développant un comportement antisystème qui favorise la criminalité. Toutefois, il ne s’agissait pas de l’ensemble des habitants de ces banlieues mais d’une minorité bruyante pouvant semer le doute dans l’esprit des individus. Ensuite, les années 2010 ont vu l’essor de nombreux projets et nouveaux lieux de vie qui sont apparus dans plusieurs banlieues, du nord au sud de Paris : Pantin, Montreuil, Vitry-sur-Seine, etc. Si ces changements ont été réussis, c’est une preuve que la cohabitation est possible en banlieue et qu’elles ne sont pas à éviter comme certains médias le véhiculent.

Au même moment, certaines banlieues dites sensibles ont vu l’apparition d’un nouveau type de population, des individus d’une autre classe, souvent de classe moyenne supérieure à la recherche d’un logement décent à un coût plus abordable que Paris intra-muros. Le fait que des individus, initialement aisés, aient fait le choix d’habiter en banlieue confirme également que les banlieues ne sont pas à éviter puisque le nombre de Français venant y vivre augmente d’année en année.

En résumé, la banlieue parisienne n’est absolument pas à éviter. Bien entendu, il est important de prendre des précautions minimales et de ne pas chercher à s’approprier les lieux. Si vous vous y rendez sans arrière-pensée ni cliché ni stéréotype, vous ne devriez pas rencontrer de problème. Néanmoins, comme partout, le risque zéro n’existe pas.

Quels sont les quartiers les plus dangereux de Paris ?

De manière générale, les taux de criminalité sont plus élevés en Seine-Saint-Denis, dans le Val d’Oise et dans le Val-de-Marne. Néanmoins, cela ne signifie pas que tous les habitants qui y résident sont dans la délinquance.

Les principales raisons qui font que les départements cités sont catégorisés comme les plus dangereux de Paris sont les suivantes :

  • Seine-Saint-Denis : il s’agit du département le plus pauvre d’Île-de-France. La précarité y est très présente et peut inciter ses populations à subvenir à leurs besoins d’une manière alternative. Le chômage et le décrochage scolaire sont également corrélés puisqu’une certaine partie de cette population ne possède pas de diplômes et n’a donc pas accès à des emplois bien rémunérés. Tous ces facteurs peuvent donc entraîner une augmentation de la violence et de la délinquance.
  • Val-de-Marne : Les problématiques sont légèrement similaires à celles de la Seine-Saint-Denis. La petite différence réside dans le fait que le département du Val-de-Marne dispose de villes plutôt aisées comme Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Mandé ou encore Vincennes, et de villes plus défavorisées comme Créteil, Vitry-sur-Seine, Choisy-le-Roi où le taux de chômage est très élevé comparé aux villes plus aisées du département. L’absence de travail et la nécessité de subvenir à ses besoins primaires (se nourrir, etc.) peuvent inciter les populations concernées à emprunter des voies illicites pour obtenir de l’argent, ce qui peut entraîner plus de violence et de délinquance dans les zones concernées.
  • Val-d’Oise : Parmi les trois départements cités, il s’agit du département le plus éloigné (en kilomètres) de Paris. Cette première différence entraîne d’autres difficultés que peuvent rencontrer les habitants du Val-d’Oise : nécessité d’être véhiculé pour se déplacer, plus de difficultés pour se rendre dans la capitale. Ces problématiques peuvent inciter ces individus à rester dans leur environnement et se refermer sur eux-mêmes. Certaines villes telles que Sarcelles, Villiers-le-Bel ou encore Garges-lès-Gonesse sont principalement concernées par ces problématiques. La délinquance et la criminalité y sont plus présentes que dans la plupart des autres villes d’Île-de-France.

Toutefois, il est important de noter qu’il n’y a pas réellement de quartier dangereux en banlieue. En général, les actes de petite délinquance et de criminalité surviennent moins fréquemment que ce qui est rapporté dans les médias.

En résumé, vous devriez prendre les précautions suivantes pour minimiser les risques :

  1. Éviter de photographier les habitants à leur insu, car cela pourrait vous faire passer pour un policier ou autre.
  2. Éviter de fixer trop longtemps les individus, car cela pourrait être perçu comme une provocation directe.
  3. Éviter une démarche hautaine, qui pourrait être interprétée comme de l’arrogance et donc provoquer des réactions.

Avec toutes ces informations et ces quelques précautions, la banlieue parisienne ne sera plus à éviter et sera totalement prête à vous accueillir les bras ouverts.